VGM & OST : deux lectures indispensables chez Pix’n Love

Lecteur de longue date des éditions Pix’n Love, je n’avais jamais eu l’opportunité d’en parler comme il se doit sur Café Gaming. L’occasion est trop belle avec la sortie, toute récente, de deux ouvrages complémentaires, VGM & OST, autour d’un de mes thèmes de prédilection : la musique de jeux vidéo.

Évidemment commandés dès leur disponibilité, ceux-ci se sont rapidement retrouvés chez moi. Puis lus d’une traite.

ostvgm

VGM — Video Game Music : Histoire de la musique de jeu vidéo, première partie du diptyque par Damien Mecheri, se penche sur la chronologie de ce qu’on appelle communément la « musique de jeu ». Dans son premier chapitre, il tente d’en déchiffrer les origines, en s’intéressant notamment à la musique de cinéma, ayant elle-même pour but de mettre l’image en musique. Des compositions des débuts, très marquées par l’inspiration de la musique dite classique, est née une incroyable variété de genres et de styles. C’est dans cette jachère si fertile, précisément entre le classicisme d’un John Williams et la révolution électronique seventies de Vangelis, que la musique de jeu vidéo a vu le jour.

Je n’aurais pas l’affront de vous révéler l’intégralité du contenu du livre. Sachez juste qu’il déploie, avec une cohérence impressionnante, un historique complet — et pas nécessairement bêtement chronologique — sur huit chapitres, allant des premières notes encore limitées par les possibilités hardware des machines d’antan, à la recherche d’un sound design cohérent, dépassant de loin ses influences cinématographiques. Le tout aboutit à la reconnaissance actuelle de la game music, sa consécration et sa deuxième vie détachée de son medium d’origine : remixes, concerts, albums…

Le tout est complété par des portraits (Koji Kondo, Akira Yamaoka, Yoko Shimomura, Jeremy Soule, Chris Huelsbeck et des dizaines d’autres…) et entretiens passionnants avec Garry Schyman, Christophe Héral, Jesper Kyd, Olivier Derivière et Hitoshi Sakimoto.

Le livre fait un effort constant pour décrypter le fond, plus que sur la forme, de ce qui fait la spécificité de la musique de jeu vidéo. On saluera tout particulièrement le fait qu’il ne tombe jamais dans l’analyse cryptique, masturbatoire, bourrée de jargons de musicologie, comme c’est hélas trop souvent le cas chez certains (dont on ne citera pas le nom).

OST — Original Sound Track : 100 albums indispensables de jeux vidéo, de Rémi Lopez, s’inscrit comme l’autre facette du duo. Suite à un très rapide avant-propos, il propose un annuaire de 100 bandes originales de jeux vidéo, disponibles sous forme d’album dans le commerce, considérées comme fondamentales.

Chaque album recommandé est brièvement chroniqué sur une double page, accompagné de recommandations supplémentaires « si vous aimez le genre ». C’est souvent l’occasion de mettre en avant d’autres albums de la même série ou du même compositeur.

L’exercice est périlleux et subjectif : il est impossible de résumer complètement l’histoire de la musique de jeux à 100 albums indispensables ; la sélection s’avère drastique, et certains choix sont discutables. On relèvera ainsi la présence de plusieurs albums qui ne sont en réalité pas des bandes originales : c’est parfois compréhensible (Rez), parfois nettement moins (GTA San Andreas). On déplorera également ce qui me semble être une sur-représentation des compositeurs japonais face à leurs homologues occidentaux, mais peut-être est-ce simplement mon côté pinailleur…

Ne vous y trompez pas : l’auteur réalise tout de même un boulot remarquable. À plusieurs reprises, j’ai même eu la surprise de constater la présence d’un album que je considérais trop obscur ou trop peu conventionnel pour figurer dans ces pages. Naturellement, chacun établirait une liste personnelle sensiblement différente ! Il faut donc encourager l’homogénéité de l’ensemble, qui couvre une belle palette d’époques et de genre. Absolument tous les albums choisis méritent votre attention, et c’est bien là l’essentiel pour ce livre qui constituera un précieux guide d’écoute, aussi bien pour les novices cherchant à s’initier que pour les « vidéo-mélomanes » plus pointus à la recherche de nouveautés.

Définitivement faits pour être consommés ensemble, jusqu’à leur charte graphique conçue conjointement, les deux livres sont réunis chez Pix’n Love dans un coffret (limité à 500 exemplaires), encore disponible pour 38 €, ou vendus séparément pour 19,90 € chacun.

[box type= »info »]Tu t’es cru chez un blogueur influent ?

Petite précision qui a toute son utilité : bien que ce billet ne tarisse pas d’éloges sur les deux livres en question, il ne s’agit pas d’un billet rémunéré, sponsorisé, ni intéressé d’aucune façon. Les seules recommandations publiées sur Café Gaming sont garanties 100% spontanées, honnêtes et sincères 😉 [/box]

Anne Ferret

J'ai créé Café Gaming lors d'un moment d'égarement, il y a bien trop longtemps. J’aime SEGA, Tetsuya Mizuguchi et Rock Band ; je fais de la musique sous le pseudonyme Lucifer Cedex.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.