Gunman Clive : a poor lonesome cowboy (avec des canards)

Me rendant sur mon site favori (vu que c’est mon premier article sur Café Gaming et que je suis quelqu’un qui veut bien se faire voir au sein de la rédaction, je ne dois pas nommer le site en question… même s’il s’est fait racheter par un grand groupe) à la recherche des derniers tests. J’y ai aperçu la note de 15/20 pour un jeu nommé Gunman Clive sur Nintendo 3DS. Le test m’ayant convaincu, je me suis mis en tête de l’acheter. Je peux affirmer que je ne regrette pas cet achat aujourd’hui.

Un jeu « Krissprolls »

Les jeux Gunman Clive 1 & 2 ont été développés par une seule et même personne: Bertil Hörberg.

Bertil Hörberg est un développeur indépendant qui nous vient tout droit de Suède (le sous-titre était un indice). C’est dans un entretien sur le site de Nintendo World Report (celui-là je peux le citer car il n’est pas français) qu’on en apprend un peu plus sur son parcours. Il a commencé à s’intéresser à la programmation à partir de l’âge de 12 ans ; après quelques études et un premier boulot dans un petit studio spécialisé dans la création de jeux vidéo pour enfants, il obtient un second travail chez Grin pour s’occuper des jeux Bionic Commando et Bionic Commando Rearmed.

Ce n’est qu’à partir de Janvier 2011 qu’il créa sa propre entreprise afin de développer ses propres jeux : Hörberg Productions. Bien entendu un jeu vidéo sans ambiance sonore peut être, selon le genre, problématique : c’est donc son frère, Arne, qui s’occupa des musiques (pratique la famille). Si vous souhaitez en savoir plus sur Bertil, je vous invite à découvrir son LinkedIn.

Enfin pour terminer ce petit portrait, sachez qu’il est fan des consoles Nintendo, que sa première machine fut une Game Boy et que sa console favorite est la SNES.

Ce dernier paragraphe me permet de faire une belle transition vers la plateforme de prédilection des Gunman Clive, à savoir, la Nintendo 3DS.

Gunman Clive : Wild Wild West

Premier jeu pour Nintendo 3DS de Hörberg Productions, Gunman Clive impose tout de suite son style graphique ainsi que sa jouabilité venue des bons vieux jeux de plateformes comme Mega Man.

Avant de lancer votre partie, le jeu vous propose d’incarner notre fameux héros Clive, ou Mrs. Johnson. Dès ce premier choix fait, vous pourrez sélectionner le niveau de difficulté : Easy, Normal ou Hard. Attention toutefois, la difficulté ici ne s’applique qu’à votre barre de vie et non sur le niveau général du jeu sur lequel nous reviendrons un peu plus tard. Par exemple, si vous commencez le jeu en « Hard » (que je vous recommande vu la durée de vie – ha merde, spoil !), votre barre de vie est très réduite : si vous vous faites toucher deux fois, vous recommencez le niveau (ou « stage » si vous aimez parler anglais…ou suédois) depuis le début. Car oui, il n’y a pas de checkpoints.

Les niveaux dans Gunman Clive sont assez courts. Si vous avez l’âme d’un speedrunner je dirais que vous pouvez les terminer en moins d’une minute. Mais cela ne s’applique que si, comme moi, vous avez refait le jeu. D’expérience par exemple, en y jouant pour la première fois, je l’ai terminé en 2h05. J’ai creusé un fossé lorsque je l’ai refini en 42 minutes. Toujours à propos des niveaux, il y en 20 au total répartis dans 4 sections. Si vous êtes un hardcore gamer, vous pouvez vous mettre au défi de terminer les niveaux en ne vous faisant pas toucher afin d’obtenir la mention « No Damage ». Enfin, sachez que vous pouvez jouer à n’importe quel niveau du jeu, du moment que vous l’avez déjà fini. Une bonne chose quand on veut se refaire certains stages ou boss qui nous ont marqués.

Gunman Clive vous fera voyager à travers différents environnements : vous commencerez dans la ville Johnson, traverserez un désert, ferez des montagnes russes dans une mine, monterez dans un train, partirez en expédition dans une forêt, vous introduirez dans une usine, partirez dans l’espace et détruirez la base des méchants. Non, non, je ne plaisante pas, ce sont bien les différents environnements que vous allez découvrir vu qu’on suit le scénario. Ce dernier est justement très intéressant : Mrs Johnson (c’est la fille du Maire de la ville, mais le jeu ne vous le mentionne pas) s’est fait capturer et vous devez aller la sauver.

Voilà.

Petite touche d’humour au passage, si vous choisissez Mrs Johnson pour une nouvelle partie, sachez que c’est Gunman qu’il faudra aller secourir.

Cela m’amène à vous parler des trois personnages, car oui il y en a trois et pas deux. Le troisième, vous le débloquerez une fois le jeu terminé.

  • Gunman : c’est le personnage de base, une sorte de Ryu dans un Street si vous préférez.
  • Mrs Johnson : elle a le syndrome Resident Evil. Contrairement à Gunman, elle ne peut tirer en marchant à cause de sa robe. Oui, vous avez bien lu : lorsque vous tirez avec elle, pendant un déplacement, celle-ci marquera un arrêt automatiquement. Autre particularité, elle a le syndrome Peach de Super Mario Bros 3 : en restant appuyé sur la touche de saut, elle pourra planer quelques secondes dans les airs.
  • Duck : c’est le personnage que vous débloquerez après avoir fini le jeu. Malgré son nom, c’est aussi l’apparence de votre personnage… à savoir un canard. Il a deux particularités : il ne peut pas tirer, mais en appuyant plusieurs fois sur la touche de saut, il peut battre des ailes et atteindre des endroits inaccessibles pour passer rapidement un niveau. Vu qu’il ne peut pas tirer, il n’a pas accès aux niveaux des boss.

Les boss, parlons-en : vous allez en affronter cinq en tout. Là aussi, ils sont variés : un « Elvis Presley » avec une mitrailleuse, une locomotive Transformers, un « Bionic Commando Cow-Boy », votre double maléfique (du jamais vu dans un jeu vidéo !) et un « Géant de Fer Cow-Boy ». Si avec ce que je vous décris, vous ne passez pas à la caisse, c’est que vous êtes bizarre. Leurs points faibles sont automatiquement reconnaissables à leur couleur, et leurs patterns sont très faciles à apprendre. Bien entendu, vu que ce sont les « persos cheatés du jeu » vous devez vous « armer » de patience et avoir la bonne « arme ». Car oui, en commençant une partie, vous disposez d’un pistolet basique. Ce n’est qu’en tuant vos ennemis dans les niveaux que vous pourrez récupérer de nouveaux pistolets. Mais ce sera à vous de faire le choix entre le flingue qui tire 9 balles façon shoothem’up, le calibre qui envoie un missile, le gun à balles-chercheuses et le pistolet qui balance des balles-ricochet. Dès que vous ramassez une arme, elle remplace automatiquement la précédente. Et bien entendu, vous la perdez lorsque vous vous faites toucher.

Pour information, il n’est pas rare que les pistolets soient disposés à certains moments aléatoirement dans le jeu. Vous ne retrouverez pas forcément le même pistolet au même endroit, à la place vous aurez une part de gâteau d’anniversaire pour récupérer de la vie. Il en existe deux types : les parts simples, qui vous feront récupérer une partie de votre vie, et les gâteaux d’anniversaires entiers, plus rares, qui restaureront toute votre barre de vie. Je ne sais pas vous mais vu qu’on est dans un « western », un bon whisky aurait bien fait l’affaire. Passons.

Au fait, comment sont les ennemis ? C’est une bonne question car je ne sais pas.

Non, je plaisante (#juliencourbetD8). Vous allez rencontrer différents types d’ennemis : que ce soit des cowboys aux pistolets avec ou sans leur monture, des pélicans qui vous balancent des œufs-explosifs, des loups, des canards, des chauves-souris, des cowboys lanceurs de dynamites, des météores, et pleins d’autres surprises. Une aventure de fifou je vous dis ! Petit point intéressant, si vous revenez dans une portion du niveau que vous avez déjà faite, ne vous étonnez pas de revoir les ennemis que vous avez éliminé.

Mais là où le titre est accrocheur, c’est surtout par ses graphismes. Pour faire simple, c’est très sobre et très agréable à l’œil. 4 à 5 couleurs sont utilisées : un jaune/orangé pour les environnements, le violet et le bleu pour les ennemis, le jaune très clair pour le point faible des boss. De plus, les environnements ont un côté crayonné très prononcé qui les rend très vivants. Et puisqu’on est sur Nintendo 3DS, la 3D marche parfaitement bien avec ce titre.

Comme nous sommes dans un jeu de plateforme (oui c’est vrai que j’aurais pu le mentionner tout au début de l’article), le level design est à la fois simple et efficace. Vous n’allez aucunement vous ennuyer car les niveaux ne sont jamais les mêmes. Le jeu se renouvelle à chaque fois en vous proposant toujours un nouveau challenge à accomplir. La difficulté est constante et c’est tout à fait normal de rager plusieurs fois sur le même passage pendant 6 à 7 fois avant de passer au niveau suivant. La plupart du temps, vous allez faire les niveaux à pied. Il n’y aura que 2 niveaux où vous serez en véhicule : un wagon dans la mine (Donkey Kong ?) et un missile dans l’espace (je vous laisse chercher).

Enfin, pour terminer, la musique fait très bien l’affaire avec des jolies mélodies très agréables pour nos oreilles. Elles s’adaptent très bien en fonction des niveaux à parcourir. Par contre, une seule musique est utilisée lors de l’affrontement des boss. Un grand bravo au frangin.

Pour résumer, Gunman Clive fait pratiquement un sans-faute. Cette première production de Hörberg est excellente et il suffit de voir la note de Metacritic pour le comprendre. Le titre y a reçu 82% ! Bien pour un jeu indé. Dès sa sortie, pas mal de journalistes ont été agréablement surpris par les qualités du jeu. Peut-être que l’on peut résumer Gunman Clive en un mot : surprenant.

C’est d’ailleurs une excellente transition car aussi « surprenant » que ça puisse paraître, une suite est également disponible…

Gunman West 2 : Wild Wild West 2

Dès que j’ai appris qu’il y aurait une suite à Gunman Clive, je n’espérais qu’une chose : l’acheter en Day One.

Cette partie sera un peu plus courte par rapport au précédent chapitre. Gunman Clive 2 reprend la même formule que son prédécesseur mais avec plus de couleurs, plus d’humour, plus de niveaux, avec un meilleur level-design, plus de challenge, plus d’ennemis, des boss un peu plus durs, plus de personnages… L’ensemble du jeu est toujours doté de graphismes toujours aussi agréables à l’œil, et avec une musique encore plus entrainante.

Du côté des personnages justement, vous aurez toujours Gunman, Mrs Johnson, Duck… et Bob l’indien (c’est plus marrant que « Chef de Clan Bob »). Notre cher ami Bob a la particularité de se battre uniquement au corps-à-corps avec sa lance en bois ! Oui oui, vous avez bien lu. Cela rend les niveaux bien plus difficiles à passer vu que la plupart de vos ennemis vous lancent des projectiles ou vous tirent dessus. Amis hardcore gamers, ce personnage est fait pour vous !

Rapidement sur les niveaux : il y en a 25 au total, avec des passages où vous serez sur une sorte de delta-plane, un panda, un cheval, un wagon dans une mine et un ptérodactyle (vu que le niveau précédent, c’est un T-Rex que vous affrontez… une aventure de fifou je vous le redis !). Cette fois-ci, c’est notre chère planète qui sera votre terrain de jeu : vous traverserez les Etats-Unis avant de vous rendre en Europe, puis vous continuerez votre chemin en découvrant l’Asie, l’Oceanie, l’Amérique Latine avant de terminer le jeu non pas dans l’espace mais dans une base aérienne (style le gros vaisseau du S.H.I.E.L.D dans Avengers).

Mon seul regret pour cette suite est qu’il n’y a pas de nouvelles armes ni de nouvelles capacités pour nos personnages.

Mais Gunman Clive 2 s’en tire toujours aussi bien si l’on regarde sa note sur Metacritic : 80%.

Le futur de la licence

Il est vrai que ces deux titres ont eu un succès critique mais ont-ils eu un succès commercial ? A en croire Bertil Hörberg : oui… et non !

Le tout premier opus est sorti sur Nintendo 3DS au prix de 1€99 et est également disponible sur PC (Steam), iOS et Android. Si l’on se fie à un tweet rapporté par le site MyNintendoNews, on peut apprendre que le premier Gunman Clive s’est vendu à plus de 400.000 copies sur toutes ces plateformes confondues (exclu bundle). Etant donné que la communication s’est focalisée sur la plateforme de Nintendo, il s’est mieux vendu sur Nintendo 3DS. Autre point intéressant abordé par l’article : la zone géographique. 43% des ventes ont été faites aux USA, 40% au Japon et 17% en Europe.

Gunman Clive 2 est sorti également sur Nintendo 3DS, au prix cette fois-ci de 2€99, et vous pourrez y jouer prochainement sur Steam. Toujours d’après un des tweets de Hörberg, les ventes du deuxième opus sont assez décevantes, mais aucun chiffre n’est communiqué pour l’instant.

Actuellement, Bertil Hörberg travaille sur un bundle : Gunman Clive HD Collection. Prévu sur Wii U, le jeu sera en 1080p et 60fps. Pour le moment, Bertil a reçu la classication européenne (Pegi 12) et est en attente de celles de l’Australie et des USA.

Gunman Clive The End

La collection HD

Mise à jour (08/10/2015) : nous avons reçu de la part de Nintendo une version commerciale de Gunman Clive HD Collection sur Wii U.

Pas de grande nouveauté en soi, on signalera juste le fait que le personnage de Bob l’Indien est maintenant jouable dans les deux versions. Cette compilation HD est par contre travaillée, les deux titres rendent très bien sur une télévision de dernière génération — en termes de graphismes, de fluidité et de jouabilité.

Petit défaut en passant : le fait de ne pas proposer la même chose que sur 3DS avec la tablette de la Wii U. L’écran inférieur de votre 3DS vous indiquait votre progression pour savoir où vous vous situez entre deux niveaux. Sur cette version Wii U, ce n’est pas le cas.

Pour faire court, si vous avez une Wii U et que vous désirez passer entre 4 et 5 heures sur un jeu indépendant, alors cette compilation HD des deux Gunman Clive est faite pour vous. Si vous connaissez ces jeux sur 3DS, cela ne dépend que de vous car cette version ne propose pas réellement de bonus.

MaikiGeeky

Je suis un gamer qui joue à tout et n'importe quoi et j'ai eu la chance de bosser dans l'industrie JV. Je suis le vrai noir de cette rédaction.

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