Killzone 3

Les aven­tu­res de la belle ISA con­tre les méchants Hel­ghasts… A moins que cela ne soit le con­traire ? Quoiqu’il en soit, le der­nier FPS de Gue­rilla Games n’avait pas besoin de grand chose pour briller après un Kill­zone 2 déton­nant. Force est de cons­ta­ter que le stu­dio néer­lan­dais ne s’est pas reposé sur ses lau­riers.

Une his­toire jeune et sans fin

Com­men­cée sur PlayS­ta­tion 2 avec le pre­mier Kill­zone sorti en 2004, la saga s’est envo­lée avec le deuxième épi­sode qui fut le pre­mier sur PS3. Je vous laisse le soin d’aller cher­cher les détails de l’his­toire de Kill­zone. En gros, deux fac­tions s’affron­tent dans une guerre sans merci, les sol­dats de l’ISA con­tre les Hel­ghasts, dits Higs. A la fin de Kill­zone 2, après avoir abattu le jum­per Colo­nel Radec, l’empe­reur Visari, grand autar­que des Higs, était à la por­tée de l’ISA. Il décide de ne pas se ren­dre à l’ennemi et se fait abat­tre. La guerre allait-elle pren­dre fin ? Ce n’était ne pas con­naî­tre le tem­pé­ra­ment des Higs. Leur grand vision­naire mar­tyre devait être vengé, les nou­veaux diri­geants vou­laient coûte que coûte met­tre fin à cette guerre en anéan­tis­sant inté­gra­le­ment leurs enne­mis. De son côté l’ISA n’est pas en reste et avec le peu de for­ces res­tan­tes, elle se lance dans un ultime assaut sur la pla­nète des Higs mal­gré la situa­tion déses­pé­rée sur le papier stra­té­gi­que­ment par­lant.

On pou­vait s’atten­dre à un scé­na­rio de folie pour ce troi­sième et on l’espé­rait der­nier épi­sode (ouais je vous ai spoilé j’avoue) mais il n’en est rien. Mal­gré quel­ques scè­nes qui peu­vent res­ter mémo­ra­bles, le synop­sis glo­bal est guère inté­res­sant. Visari étant mort, les Higs sont dépour­vus de leur chef suprême, et on assiste donc à des règle­ments de compte entre les têtes hel­ghas­tes res­tan­tes qui veu­lent cha­cune deve­nir le nou­veau guide de la com­mu­nauté. Il est vrai que dans les deux pré­cé­dents opus, les hel­ghasts res­taient assez mys­té­rieux et Kill­zone 3 per­met de sou­le­ver des zones d’ombre, on com­prend mieux leur mode de fonc­tion­ne­ment et on cerne plus leurs idées. De l’autre côté, on se foca­lise sur le tan­dem de choc Sev et Rico ainsi que les amours éter­nels de Nar­ville et ce même Rico. Heu­reu­se­ment on ne tombe pas dans des cli­chés de films de série B, genre his­toire d’amour, ou romance à deux bal­les.

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Quoiqu’il en soit, même si le scé­na­rio ne vole pas bien haut, les types de Gue­rilla Games n’ont pas lésiné sur le reste. On a droit à un FPS grand spec­ta­cle où le scé­na­rio est mini­misé pour se con­cen­trer sur le bling-bling, cest à dire le côté impres­sion­nant. Fidèle à sa répu­ta­tion de démo tech­ni­que tirant inté­gra­le­ment par­tie (ou pres­que hein, on n’est pas dupe) de la puis­sance de la PS3, le jeu éclate les réti­nes. Clai­re­ment, c’est beau et détaillé que ce soit au niveau des envi­ron­ne­ments et des per­son­na­ges.

Vecta, c’est plus fort que toi

La pla­nète hel­ghaste sera la bonne occa­sion pour nos amis de visi­ter et de pro­fi­ter de divers envi­ron­ne­ments. On reste tout de même dans le clas­si­que c’est à dire base mili­taire hel­ghaste, jun­gle luxu­riante, déserts ari­des etc… Le final se passe dans l’espace, his­toire de finir en apo­théose. L’inte­rac­ti­vité a elle-même été tra­vaillée pour nous pro­po­ser une expé­rience bien à part. La jun­gle hel­ghaste est aussi belle que sau­vage, n’importe quel orga­nisme vivant est sus­cep­ti­ble de nous tuer. Elle four­mille de détails, le niveau paraît vrai­ment vivant comme le témoi­gnent ces bou­les de pol­len qui val­sent à tout va. Très cer­tai­ne­ment mon envi­ron­ne­ment favori. Avec tout ça, de nou­vel­les caté­go­ries d’enne­mis hel­ghas­tes font leur appa­ri­tion, comme les sol­dats de cap­ture qui ont la par­ti­cu­la­rité de vous fon­cer des­sus à toute vitesse pour vous tuer, stres­sant à la pre­mière ren­con­tre. Les Higs béné­fi­cient éga­le­ment d’une tech­no­lo­gie dont on peut pro­fi­ter par la suite, qui s’avère très utile dans le jeu.

Per­mis de tuer

En plus d’avoir des envi­ron­ne­ments variés, les déve­lop­peurs peu­vent se tar­guer d’avoir implanté toute sorte de véhi­cu­les et gad­gets sup­plé­men­tai­res. Lors de la pro­mo­tion du jeu, les annon­ces misaient énor­mé­ment des­sus, vous avez pu vous en ren­dre compte. En plus des tra­di­tion­nels exos­que­let­tes, on a des pha­ses en chars d’assaut mais éga­le­ment en vais­seau spa­tial. Pour ces der­niè­res, il est dom­mage d’en avoir autant et sur­tout pour la fin du jeu, qui gâche l’impres­sion finale. Mais ce n’est pas grave, les pha­ses avec le jet-pack sont et res­te­ront antho­lo­gi­ques. La mania­bi­lité est vrai­ment bien pen­sée, la joua­bi­lité est exem­plaire. Même si pour cer­tains pas­sa­ges, il sera obli­ga­toire, on peut sans pro­blème le ran­ger et dégai­ner les armes habi­tuel­les puis le res­sor­tir pour sur­vo­ler quel­ques pas­sa­ges semés d’ice­bergs. Comme c’est de la tech­no­lo­gie Higs, il est nor­mal de voir la fac­tion adverse débou­ler avec et les com­bats qui s’ensui­vent sont bien ryth­més. Il est impor­tant de noter que le tout a savam­ment été bien dosé : on n’a pas l’impres­sion d’en voir cons­tam­ment.

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D’autres nou­vel­les armes plus con­ven­tion­nel­les sont de la par­tie, mes pré­fé­rées étant le canon sen­ti­nel StA5X et le WASP. Ces armes à poten­tiel des­truc­teur assez élevé sont plai­san­tes dans l’uti­li­sa­tion, et leur effi­ca­cité est sans appel. Comme d’habi­tude, une fonc­tion secon­daire pour cha­que arme est dis­po­ni­ble. On arrive rare­ment à cours de muni­tion tel­le­ment y en a à pro­fu­sion lorsqu’on abat des enne­mis. Mais ce n’est pas tout, en plus de ça, les envi­ron­ne­ments sont rem­plis de zones de ravi­taille­ment : des gros box qui blin­dent tout l’inven­taire en une fois. Et de côté là, j’ai trouvé l’idée bonne pour les novi­ces qui débu­tent le jeu mais ça fout en l’air le chal­lenge. Il aurait fallu éli­mi­ner ce prin­cipe dans les niveaux de dif­fi­culté supé­rieurs ou en Elite seu­le­ment.

L’ISA moche

A cha­que fois c’est pareil, lors­que je com­mence un jeu, je me mets dans la dif­fi­culté maxi­male pro­po­sée afin de béné­fi­cier du plus de chal­lenge pos­si­ble. Kill­zone 3 ne m’a donné aucun fil à retor­dre, le 2 m’avait plus donné de mal et je trouve ça dom­mage si la sim­pli­fi­ca­tion du jeu eut été volon­taire. Comme tous les FPS de cette géné­ra­tion, aucune barre de vie n’est visi­ble, la santé dégra­dée du joueur se résume à un gri­son­ne­ment de l’écran et une dégra­da­tion de la qua­lité sonore. Les Higs sont assez coria­ces et il ne sera pas rare de mou­rir si vous n’êtes pas un poil témé­raire car leur IA est satis­fai­sante, ils n’hési­te­ront pas à venir vous débus­quer de der­rière les fagots. De leur côté, ils appel­le­ront du ren­fort dès qu’ils se sen­ti­ront un poil acculé.

Du côté de la durée de vie, le jeu se tor­che en long et en tra­vers assez rapi­de­ment mais je ne trouve pas le jeu court. Disons que l’aven­ture se dévore et on ne sent pas le temps pas­ser. Comme dit pré­cé­dem­ment, le scé­na­rio ne vole pas bien haut mais l’inten­sité de l’action fait qu’on y revient sans pro­blème. Les affron­te­ments con­tre le MAWLR font un peu déjà vu mais Kill­zone 3 donne un petit cachet par­ti­cu­lier qui lui donne son iden­tité. Je vous con­seille donc de com­men­cer par le mode dif­fi­cile pour ne pas être gâché par la courte durée de vie qui s’ensuit en nor­mal.

Gros bémol éga­le­ment sur la fin du jeu tota­le­ment inu­tile et le petit cliff­han­ger dont on se pas­se­rait volon­tiers. J’ai vrai­ment eu l’impres­sion que Gue­rilla Games ne savait pas com­ment faire finir le jeu. La fin donne comme un arrière-goût de bâclé. De ce côté là, Kill­zone 2 était lar­ge­ment mieux.

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Frè­res de sang

Heu­reu­se­ment que FPS oblige, Kill­zone 3 béné­fi­cie d’un mode mul­ti­joueur en ligne. Mais je vais com­men­cer par le multi en local. Grande nou­veauté, on a droit à un mode co-op qui aurait été tel­le­ment meilleur s’il était fai­sa­ble en ligne. Oui, vous avez com­pris, on ne peut jouer qu’en mode local et uni­que­ment à deux en écran splitté donc. Peu voire pas du tout inté­res­sant, ce sera un pas­sage obli­ga­toire pour les deux tro­phées à obte­nir pour com­plé­ter la carte du jeu. Le début est très labo­rieux mais je tiens à signa­ler que le co-op prend toute sa saveur lorsqu’on se rap­pro­che du MAWLR, je vous laisse le soin de décou­vrir entre amis.

Autre­ment, le célè­bre mode online de Kill­zone revient, tou­jours aussi com­plet. Trois grands modes en ligne exis­tent, le plus joué est la Zone de Guerre qui est en fait un jeu dans le jeu. Plu­sieurs mis­sions s’enchaî­nent, cap­ture de zones, assas­si­nats, mas­sa­cres, recher­ches d’objets, des­truc­tions d’objec­tifs etc… dans de nou­vel­les maps vas­tes. Les par­ties à 32, 16 con­tre 16, sont la plu­part du temps très dis­pu­tées, il m’est cepen­dant déjà arrivé de tom­ber sur des par­ties très désé­qui­li­brées et où aucun réé­qui­li­brage n’était effec­tué, ce qui enle­vait tout plai­sir à la par­tie. Les dif­fé­ren­tes cas­tes de per­son­na­ges sont à essayer, et ren­dent cha­que par­tie dif­fé­rente. En plus de ça, à cha­que fin de par­tie on gagne des points d’expé­rience qui sont d’autant plus nom­breux que l’on joue bien, de façon à aug­men­ter son niveau et gagner de nou­vel­les apti­tu­des. Les points de com­pé­tence sont à dépen­ser à votre guise et il est con­seillé de le faire pour ne pas trop être désa­van­tagé face aux autres joueurs. Les par­ties étaient flui­des et je n’ai jamais ren­con­tré de pro­blème de lag ou de quel­con­que ralen­tis­se­ment.

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Pour les autres modes, le mode Gue­rilla est l’équi­va­lent des mis­sions Mas­sa­cres dans Zone de Guerre tan­dis que le mode Opé­ra­tion est un nou­veau venu dans l’uni­vers. Sur seu­le­ment trois maps, on réa­lise les objec­tifs deman­dés avec les Higs en posi­tion de défense et l’ISA en atta­que. L’ajout spé­cial est de visua­li­ser les meilleurs joueurs sous forme de ciné­ma­ti­ques. Sympa mais dom­mage que les maps ne soient pas plus nom­breu­ses.

En bonus, Kill­zone 3 est com­pa­ti­ble 3D et joua­ble au Move. Bien sûr l’expé­rience est dif­fé­rente mais pas si désa­gréa­ble que ça. Même si elle n’apporte fina­le­ment rien à la manière de jouer, la 3D ren­force un poil l’immer­sion et per­met de pro­fi­ter de jolis décors (encore une fois, fon­cez dans la jun­gle hel­ghaste avec les spo­res et les arai­gnées higs, essayez c’est un régal !). La joua­bi­lité au Move est bien pen­sée et on n’a aucun mal à manier les dif­fé­rents mou­ve­ments. Le plus est de s’armer du Sharp Shoo­ter, acces­soire offi­ciel Sony, qui est de qua­lité et rend les par­ties au MOVE beau­coup plus amu­san­tes. Mais voilà, je reste un puriste clas­si­que et le pad reste le meilleur com­pro­mis pour jouer.

Du côté sonore, il n’y a pas de souci, ça passe tou­jours aussi bien. Tou­jours assuré par Joris de Man qui offi­cie depuis le tout pre­mier Kill­zone, l’ambiance est bien retrans­crite, les thè­mes clas­si­ques sont tou­jours pré­sents.

Sai­gnons ces higs

Kill­zone… A cha­que fois que ce mot résonne, je pense à tout ce qu’il a remué grâce notam­ment à l’inou­blia­ble pré­sen­ta­tion du deuxième épi­sode qui avait fait naî­tre une polé­mi­que sans fin, met­tant en doute les capa­ci­tés fina­les du jeu. Pour ce troi­sième opus, Sony n’a pas fait la même erreur et pour­tant il est encore plus beau que le pré­cé­dent. En con­tre­par­tie, le fait de suren­ché­rir sur la réa­li­sa­tion fait que le stu­dio néer­lan­dais a un peu sacri­fié le scé­na­rio qui n’a que très peu d’inté­rêt. Le côté bling-bling l’emporte et on assiste à un FPS grand spec­ta­cle très impres­sion­nant. Une réa­li­sa­tion solide, des gra­phis­mes super­bes, une bande-son belle gosse, le tout sans qu’il y ait besoin d’aucune ins­tal­la­tion sur le dis­que dur de la PS3, font que Kill­zone 3 peut dif­fi­ci­le­ment être autre­ment con­si­déré comme un hit. Il est tou­te­fois dom­mage que la dif­fi­culté ne soit pas au ren­dez-vous même en mode Elite, d’où l’impres­sion d’une courte durée de vie. Cepen­dant, c’est vite oublié grâce à la soli­dité du mode mul­ti­joueurs et son mode Zone de Guerre qui à lui seul mérite l’achat. En atten­dant le 4, SUS AUX HIGS !

Kendo

#1jour1baston je déchire toute forme de vie à Saturn Bomberman. Team rétro, MO5.COM.

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