Les vrais responsables du désastre au PGW

C’était écrit. Les observateurs, les fans, les visiteurs potentiels, tout le monde le disait depuis plusieurs semaines : « l’opération Call of Duty au Paris Games Week sera un désastre ». Malgré un premier incident à Milan, il y a une semaine, Activision n’en a pas démordu. Et, conformément à toutes les prévisions, sans même qu’Élisabeth Tessier et Paco Rabanne n’aient besoin d’être consultés… ce qui devait arriver arriva.

Rappel des faits

À moins que vous ayez dormi toute la journée (ou, pire, vécu dans un lieu sans connexion Internet), vous n’avez pas pu échapper à la nouvelle : la distribution prévue de 500 éditions Prestige de Call of Duty: Ghosts par Activision, à l’ouverture du Paris Games Week ce mercredi matin, a tourné à l’émeute générale.

Prévue de longue date, cette opération consistait à distribuer une édition Prestige du précieux jeu (valeur marchande : 200€ l’unité) aux 500 premiers arrivés. Résumons, pour les mous du bulbe et les retardés du calcul mental (dont je fais partie) : Activision s’apprêtait à distribuer l’équivalent de 100 000€ de lots, en quelques minutes, à l’ouverture du salon !

C’est en particulier le modus operandi qui choque : on se souvient qu’en 2012, les fans arrivés dès le matin étaient prêts à faire la queue pendant parfois plus de 6h pour espérer jouer quelques minutes à la nouvelle mouture de Call of Duty… Imaginez donc ce que le public est en droit d’imaginer lorsqu’on indique que les premiers arrivés seront les premiers servis, d’autant qu’on ne parle pas d’un exemplaire standard du jeu à 60€. Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre que l’opération est à haut risque ; tout le monde le sait, donc Activision le savait.

La semaine dernière, Activision a mené la même opération, selon les mêmes conditions, à Milan ; sans surprise, cela a mal tourné.

Malgré cela, les courageux gars d’Acti ne se démontent pas et maintiennent l’opération en France. Quelques ajustements sont pris (comme la mise en place d’une file d’attente dédiée, avec distribution de bracelets le matin de l’ouverture) mais aucun renforcement de la sécurité n’est prévu. What could possibly go wrong?

C’est qui Moïse ?

Mercredi 30 octobre, 08h00, au Paris Games Week : contre toute attente, c’est l’anarchie. Intervention de la police, foules compactes plaquées contre les portes fermées du salon… Tu le crois, ça ?

La veille à minuit, la file d’attente (mise en place bien avant l’horaire prévu, à cause de l’affluence) avait déjà atteint les 500 personnes. Les premières échauffourées sont visibles, en particulier, dans deux vidéos amateurs :

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Ce qui choque assez rapidement c’est de voir à quel point TOUS les éléments étaient réunis pour que l’émeute soit i-né-vi-table :
– des infrastructures et une organisation totalement inadaptées : des goulots d’étranglement aux portes, à l’issue de files informes dûes à un manque de barrières, qui font que les gens viennent s’écraser contre les vitres ;
– une foule échaudée au matin car la file d’attente, qui ne devait débuter qu’à 8h00, était déjà complète ;
– un service de sécurité très insuffisant en nombre, mal formé, voire carrément provocateur (cf. le célèbre « Moïse », visible dans les 2 vidéos, et déjà un meme sur le net), qui n’hésite pas à menacer ou à violenter les visiteurs sans raison.

Un perfect combo, en somme.

Contrairement à une tendance dominante sur le web, je ne tiens pas la foule de fans de COD pour responsable de ce qui s’est passé. Quoi qu’on pense de cette catégorie de joueurs, on n’assiste pas à un débordement systématique dû à COD : l’année dernière, par exemple, on pouvait résumer l’action de ces jeunes fans à une vidéo dans laquelle on les voit se précipiter en courant vers le stand COD dès l’ouverture du salon.

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Amusant, et pas de quoi crier à l’émeute, vous en conviendrez… En résumé, la véritable explication est à chercher ailleurs.

Une industrie devenue inhumaine

Activision porte la plus grande part de responsabilité dans ce qui s’est passé au PGW, d’autant que l’expérience de Milan aurait du les inciter à annuler l’événement. Rien ne les empêchait de choisir, par exemple, de faire remplir un bulletin à chaque visiteur du stand COD, et de distribuer les 500 exemplaires par tirage au sort à la fin du salon. C’est la méthode pour laquelle optent la plupart des éditeurs ; c’est la plus sensée.

Plus étonnante est l’attitude des organisateurs du Paris Games Week qui auraient pu opposer leur véto à l’opération d’Activision. Il en va de la bonne tenue du salon, de sa sécurité, de son image ; et le PGW peut être tenu responsable de tout dégât matériel et/ou physique entraîné sur son salon. Au contraire, le PGW a apporté tout son soutien à l’initiative d’Activision, y apportant sa communication, ses infrastructures et son service de sécurité.

Je dénonçais, ici même sur Café Gaming, les liens étroits qui liaient le SELL (organisateur du PGW) à Sony il y a quelques années par le biais de Georges Fornay ; aujourd’hui, les choses ont sensiblement changé, puisque le SELL est présidé par David Neichel, qui est également… directeur général d’Activision-Blizzard France. Tiens donc ! Une fois de plus, il semblerait que l’ingérence d’un éditeur dans la direction du PGW ait fait quelques dégâts. On peut difficilement penser que le climat délétère du salon ce mercredi matin ait réjoui les autres éditeurs membres du SELL (Nintendo, Microsoft, Sony…).

Ce qu’il faut absolument comprendre, c’est qu’en offrant un produit d’une valeur de 200€ aux premiers arrivés, Activision s’offre les conditions d’un débordement. Ce n’est pas une fâcheuse coïncidence, ce n’est pas une maladresse, c’est le but recherché. Pour une telle somme, l’émeute aurait eu lieu, quel que soit le type de produit ; d’autres sociétés ont déjà usé de ce genre de provocation, à l’instar de Rentabiliweb qui, il y a quelques années, avait organisé une distribution d’argent publique sur Paris massivement médiatisée. Avec des résultats similaires, en termes de sécurité…

Je pense qu’Activision et le PGW ont tout compris à une époque où la provocation est au cœur du système médiatique. Dans un salon où la concurrence est rude, où tous les éditeurs rivalisent d’imagination pour que leur jeu se distingue, où deux consoles next gen sont accessibles à tous, quel meilleur moyen de faire parler de soi que de provoquer une émeute ?

Il apparaît clair que, de bout en bout, les organisateurs ont manié le buzz en étant parfaitement conscients des potentielles conséquences. Et qu’ils ont estimé que le jeu en valait la chandelle. Dans leur balance, ils ont considéré qu’un coup de comm’ pesait plus que la sécurité des visiteurs d’un salon familial (où, en périodes de vacances scolaires, de nombreux enfants se rendent avec leurs parents). Que parquer 500 personnes, pour la plupart de simples jeunes passionnés du jeu, pendant toute une nuit d’octobre dehors entre des barrières trop serrées, n’était pas particulièrement dégradant.

Faire ce constat, et l’écrire, me dégoûte et me révolte. Je prend conscience de l’aspect inhumain d’une industrie qui en vient à de telles pratiques. Et, outre les dénoncer bien modestement dans cet article, je ne vois pas vraiment de solutions à cet état de fait.

Au-delà de ça, Activision et le PGW ont jugé que cela valait le coup de sacrifier l’image, patiemment acquise et construite depuis des années, d’un jeu vidéo adulte et médiatiquement respectable, au profit exclusif de leur petit coup d’éclat. Après avoir asphyxié toute concurrence (Festival du Jeu Vidéo, Micromania Games Show…), le PGW se veut être LE grand événement rassembleur pour le jeu vidéo français, hébergeant même d’importantes étapes de l’e-sport mondial (ESWC). Force est de constater qu’il n’en a pas l’attitude. Et c’est notre média qui en souffre…

Anne Ferret

J'ai créé Café Gaming lors d'un moment d'égarement, il y a bien trop longtemps. J’aime SEGA, Tetsuya Mizuguchi et Rock Band ; je fais de la musique sous le pseudonyme Lucifer Cedex.

24 thoughts to “Les vrais responsables du désastre au PGW”

  1. Tu ne l’expliquais pas dans l’ancien article ou ici, donc je le précise, à toute fin utile : la présidence du SELL est assurée par rotation entre les boss de ses différents membres, genre Union Européenne quoi. Un temps Sony, un temps Activision… Si ma mémoire est bonne, avant Georges Fornay, c’était Sega qui dirigeait le SELL d’ailleurs.

    Donc oui, sous Fornay, le PGW était dédié PlayStation, là on ne parle que d’Activision. L’instrumentalisation du PGW par ses membres est donc parfaitement assumée. Mais comme tu le rappelles, en profiter aussi abusivement finit par faire du mal à sa mission première, qui est de faire du lobbying ; difficile de dire que le jeu vidéo est mature/intelligent/vaste/blablabla quand les médias n’en retiendront qu’une vague de mâles caucasiens 18-35 ans violents.

    Aussi Yoann, tu te demandais sur Twitter quand est-ce qu’on verrait des parallèles racistes sur ces débordements ; les commentaires du Figaro sont là pour toi ! http://t.co/6HAXgGysRH

    1. raton-laveur pour les propos racistes ce n’est pas nouveau tu prend n’importe quels fait divers et tu lit les commentaires dans la presse en ligne (genre le parisien…..)

  2. Excellent article, qui résume bien et démontre bien la situation. L’exemple même de la connerie humaine et COD réuni !

    Bonne continuation ! 🙂

  3. J’ai l’impression qu’ici vous êtes un peu en train d’excuser ces personnes…
    Je suis désolé, mais pour moi c’est 50/50… Certes, cette émeute était plus que prévisible et Activision n’aurait pas du faire ce genre de « buzz », ou alors d’une autre manière (tournois sur le jeu, concours…), et surtout, comme dit dans l’article, mieux organiser l’ouverture, ainsi que renforcer la sécurité.
    Mais cela n’excuse en aucun cas le comportement de cette masse complètement décérébré, prêt à casser, bousculer, insulter et pour quoi ? Un jeu… qui pour moi n’en est même pas un. On nous ressert toutes les années la même merde, que tout le monde achète, pour cracher dessus par la suite… Bref, au lieu d’engraisser cette compagnie, de vous faire manipuler et pigeonner, réfléchissez !
    Bref, ici, les deux sont à blâmer.
    En tout cas, étant moi-même gamer, j’espère que cette communauté ne se résume pas seulement à ce jeu de débile profond.
    P.S : N’oubliez pas ça quand même : vive le jeu ! 🙂

    1. Je crains que tu n’aies pas compris cet article. Le but n’est de trouver des excuses à personne, simplement de constater qu’on ne peut pas reprocher aux fans d’être responsables d’une situation dans laquelle ils sont instrumentalisés de A à Z.

      Et l’argument du « jeu de merde », que j’ai souvent entendu, est totalement déplacé : ce serait un « bon » jeu selon tes critères, ça changerait quelque chose ? Ça justifierait des débordements ? Non, ça n’a aucune importance ici.

    2. « On ne peut pas reprocher aux fans d’être responsables d’une situation dans laquelle ils sont instrumentalisés de A à Z. »

      Désolé, mais vous les excuser… ^^

      Ne savent-ils pas réfléchir ?

      Ah, et par jeux de merde, je veux dire, jeux qu’on nous ressort tous les ans avec deux trois nouveautés, en nous faisant croire que c’est exceptionnel. (Je pourrais dire pareil de Battlefield, mais l’incident s’est produit sur ce jeu).
      Et oui, j’ai moi aussi acheté des CoD, ou je me suis bien éclaté (CoD 4 pour tout vous dire).
      Mais maintenant, il est vrai que chacun à le droit de juger un jeu comme il le souhaite.

      En tout cas, bon ou pas bon, un comportement comme ça pour un jeu est inadmissible.

      Après, je suis entièrement d’accord sur votre analyse d’Activision.

    3. J’insiste sur le fait que la qualité du jeu est HS dans le problème évoqué ici. C’est important.

      Pour le reste, j’essaye juste de faire comprendre le distinguo entre les coupables apparents, tout désignés, et les réels responsables. Ce n’est pas excuser, c’est faire la part des choses.

  4. Au détail près, Yoann, que tu détaches les joueurs d’une partie de leur responsabilité en écrivant que « parquer 500 personnes, pour la plupart de simples jeunes passionnés du jeu, pendant toute une nuit d’octobre dehors entre des barrières trop serrées, n’était pas particulièrement dégradant. »

    Activision n’a demandé à personne de se présenter dans la nuit pour obtenir un Call of Duty.

    La responsabilité est partagée. Je pense que les incidents peuvent desservir Activision, même auprès du public de son sous-jeu.

    1. Tu sous-entends qu’Activision ne s’attendait pas à ce que de nombreux fans viennent en masse, très en avance, à un event donc le but est… d’arriver avant les autres. Je n’ai pas cette naïveté. Et vu le prix du lot, je comprend totalement que les fans du jeu aient tenté le coup.

    2. Tenter le coup, oui. Avec ce comportement, non. Ils auraient pu être le même nombre de personnes, au même endroit, au même moment, mais avec une attitude différente, tout aurait pu bien se passer. Que Valve fasse un coup comme ça avec un pack Team Fortress et tout le monde se ramènerait avec un hat extravagant sur la tête et en ayant au moins appris une raillerie… (je sais, y’aurais forcément eu exception, de la même manière que certains sont restés très calmes mercredi matin.) Bref, en fait, ça alimente aussi la réputation de la communauté de joueurs de CoD.

    3. De quel comportement on parle exactement ? Parce que si je regarde bien ce qui s’est passé, on a une grande majorité de joueurs qui se sont très bien tenus, malgré les conditions (parqués, le froid…) et les provocations de la sécurité.

      Encore une fois, je crois que vous ne réalisez pas à quel point il est facile de faire dégénérer un événement à condition de s’en donner les moyens ; n’importe quel etre humain a son point de rupture. Activision a, de ce point de vue, mis toutes les chances de son côté.

      Hélas je vois bien que l’avis de beaucoup de personnes venant commenter ici est conditionné par un double cliché « jeune de banlieue » et « joueur racaille de COD » aux parfums un brin nauséabonds. Je ne suis pas assez spectateur du 13h de Pernaud pour adhérer à cette théorie ; pour le reste je vous invite à relire l’article qui est une charge contre les organisateurs et dont j’espère qu’il se suffit à lui-même une fois que vous en aurez compris la signification réelle.

  5. Je suis tout a fait d’accord avec ton article , c’est très bien résumé , et c’est la vérité car j’ai vu ce qu’il c’est passé j’étais présent a 9h hier

  6. En fait, ouais, c’est surtout le « joueur racaille de CoD ». J’ai déjà vu leur comportement en jeu, et oui, leur réputation, en écartant l’émeute, ils l’avaient déjà et la nourrissaient d’eux-même. Pourtant mon avis n’est pas tranché: J’pense également qu’Activision est en tord à, aller… 90% Parce que, que le comportement des personnes présentes soit critiquable ou pas, il était en tout cas inévitable, et Activision le savait. Et oui, je me rends bien compte que ce n’est qu’une minorité (mais c’est déjà une minorité de trop) qui a eu un comportement violent. J’essayais juste d’allier les avis de Bob et Meduz’: C’est comme les pubs, on en est tous « victimes », pourtant, c’est quand même nous qui décidons de consommer à outrance, ou de prendre du recul. La responsabilité est partagée.

    1. La forme d’élitisme qui consiste à rejeter en bloc « les joueurs de COD » m’agace profondément. Pourquoi ? Car déjà, c’est une façon de confondre la qualité du jeu avec la « qualité » de ses fans (pour autant qu’on puisse parler ainsi), mais aussi parce que c’est une vision alimentée par des clichés du net et autres considérations aux origines douteuses.

      On est loin d’être fan de COD à Café Gaming, mais on a couvert plus d’une fois les lancements . Il y avait beaucoup de monde, il y avait des goodies… et pourtant tout s’est toujours très bien passé, dans la bonne humeur. À voir :
      – lancement de Call of Duty Black Ops https://www.cafegaming.fr/2010/11/09/video-lancement-de-call-of-duty-black-ops-a-paris-08-11-2010/
      – lancement de Call of Duty Black Ops 2 https://www.cafegaming.fr/2012/11/13/cod-black-ops-2-lancement-13-nov-2012/
      – la vidéo des fans de COD qui courent au PGW’12, dans cet article !

      J’insiste sur le fait que la différence cette année se situe dans la valeur exagérée du lot, l’organisation catastrophique du PGW, le fait de traiter les participants comme du bétail etc. (enfin je ne vais pas réécrire mon article, tout y est déjà). En attendant le premier dérapage d’un event COD pour le mettre sur le dos des « joueurs racaille du jeu », vous oubliez tous les événements qui se sont bien passés avant, et en cela, vous n’avez pas un comportement très différent des grands médias généralistes… enfin.

  7. Yohann tu as réalisé la meilleure analyse de cette situation qu’il m’est été donné de lire. J’adhère parfaitement à ton approche mercantile qui prouve malheureusement que les Hommes sont transformés en mouton.
    Encore Bravo tu viens de gagner un fidèle lecteur 🙂

  8. moi j’ai trouvé l’article très constructif bien résumé et il met en avant les grosses failles d’activison. Et a ceux qui essayent de faire porter le chapeau a la communauté COD parce qu’ils sont tous « cons comme leurs pieds méchants et violents » bah non osez dire que pour une édition limitée de bf4 a 200 boules y’aurait pas eu les mêmes émeutes! non le vrai problème est que a un événement qui rassemble plusieurs milliers de personnes tu dis pas « OLOLOL on vas donner 500 exemplaires d’une édition collector a 200 balles et on vas laisser une gigantesque queue se créer » je suis désolé mais c’est humain tu viens 10 heures a l’avance t’as envie de l’avoir et t’as le seum si t’es pas dans les 500 donc tu bourres donc dérapage donc violence donc blessés. ici les SEULS responsables (non les seuls irresponsables) c’est activision en + ils avaient déjà vu l’effet a Milan ils sont juste impardonnable! tout ça pour faire du buzz! l’argent a plus de valeurs pour eux que la vie humaine c’est scandaleux. en bref heureux de ne pas avoir pu me déplacer a cette PGW et je n’y irais plus jamais.

  9. Je ne suis pas du tout d’accord avec les propos tenus dans cet article.

    Tu dis dans un commentaire ci-dessus que « le but n’est de trouver des excuses à personne, simplement de constater qu’on ne peut pas reprocher aux fans d’être responsables d’une situation dans laquelle ils sont instrumentalisés de A à Z ». Ben si justement, tu trouves une excuse aux fans, qui est qu’ils sont instrumentalisés : leur comportement est « logique », ils ne sont donc pas « responsables » mais « victimes » : la supposée instrumentalisation constitue donc bien une excuse. Au-delà de cette flagrante incohérence, cette phrase relève d’un propos paternaliste particulièrement insupportable qui insinue que, de toute façon, les joueurs ne sont responsables de rien, puisqu’ils seraient dénués de tout esprit critique. Ce dernier point n’est peut-être pas forcément faux (difficile de justifier de tels comportements pour un jeu vidéo, soyons sérieux), mais qui, en aucun cas, n’est du ressort d’Activision (l’éditeur, bien sûr, suscite le désir, mais n’encourage jamais de tels écarts de conduite : la nuance est très importante). Sous prétexte que son public est asservi, Activision se devait ne pas organiser cette organisation ? Quelle tristesse de lire de telles idées. Interdisons alors aux femmes de porter des mini-jupes, car elles provoquent leurs violeurs : l’argument est exactement le même.

    Le contexte de cet évènement est identique à celui des incidents qui sont survenus au Trocadero lors de la fête du titre de champion de France du PSG. Le PSG, qui est dans son droit le plus légitime, ne peut être tenu responsable de tels débordements. Activision est, lui aussi, entièrement dans son droit dans l’organisation d’un évènement de la sorte. A partir du moment où l’event est autorisé par les organisateurs du PGW/Ville de Paris, la responsabilité d’Activision/PSG est totalement nulle. Ce n’est donc pas l’évènement en soi qui est problématique (qui a-t-il de mal à offrir des produits aux premiers arrivés ? C’est une technique marketing très classique), mais son organisation (logistique, sécurité) et le comportement d’une grande majorité de personnes (à en juger des vidéos). Organisation, comportement des joueurs : 2 facteurs dont Activision est totalement étranger. Les vrais responsables du désastre, pour reprendre le titre de l’article, sont ainsi nommés : la PGW, qui a accepté l’organisation en toute connaissance de causes, et les joueurs, prêts à tout pour un simple jeu vidéo.

    Enfin, ce genre de débordements est désastreux en terme d’image pour la PGW. Donc, quand tu affirmes clairement que le meilleur moyen de faire parler de soi est de provoquer une émeute, déjà, c’est blasphématoire (affirmer que l’émeute était voulue, ou fortement provoquée, est une accusation très grave), et d’autre part, c’est très mal connaitre les enjeux organisationnels et financiers d’un tel évènement (mauvaise image, risque de faire fuir des investisseurs -publics et privés-, risques de blessés graves voire de décès : la mort d’un mineur auraient de gigantesques conséquences). Il y a des entreprises, généralement des sous-traitants, dont le travail se résume à assurer la sécurité de la PGW. Derrière, il y a des contrats, des emplois, de l’argent, qu’une émeute de la sorte peut faire écrouler. Ton amateurisme vis-à-vis de l’évènementiel transpire dans tes propos. Désolé de te le dire.

    1. Je crois que j’ai déjà tout dit là-dessus. Rien à répondre de plus, monsieur le pro de l’événementiel… Je réinsiste juste sur le fait que (contrairement à ce que tu sembles sous-entendre) la sécurité DOIT être revue, elle est très défaillante au PGW. Et je peux te le signer si tu veux.

      Et juste un truc parce que tu as jugé bon de poster ton commentaire plein de hargne et de mépris, là où d’autres, même en désaccord, se sont exprimés plus courtoisement : avant de traiter les fans de telle ou telle communauté de « sauvages », regarde la façon dont tu t’exprimes déjà…

    2. Merci pour cette réponse qui n’en est pas une et qui ne se contente que de parler de la forme de mon commentaire et non des idées qui s’en dégagent. On revient une fois de plus à la technique de la victimisation, la même que celle utilisée pour décrire les actes de joueurs qui ont escaladé un portail pour un jeu-vidéo, et qui privilégie une approche manichéenne de la réalité : il a des méchants, des gentils : rien de pire et de plus dangereux dans le débat démocratique, qui n’a donc pas sa place sur ce site.

    3. Tu as raison. Le débat n’a pas sa place sur ce site, c’est pourquoi je valide chacun de tes commentaires. Prochaine étape : crie à la censure !

  10. Les gars d’Activision et du Paris games week ont été irresponsables, c’est clair.

    Mais ça n’enlève rien à la propre irresponsabilité des gens présents pour tenter de gagner ce lot.

    Quand tu vois que les conditions d’attente pour remporter un concours sont mal gérées, aberrantes, voire dégradantes, tu sors ton esprit critique de ta poche, tu évalues la situation, tu raisonnes, et tu en déduis que le jeu n’en vaut pas la chandelle.

    A plus forte raison quand tu sens, quand tu sais que ça va dégénérer.

    Je ne blâme pas les fans de call of duty en particulier. Je suis bien certain qu’aux yeux d’un fan, un tel lot devait valoir le coup. Mais quand tu vois que ça va être la merde, tu réfléchis, et tu te casses, tout simplement.

    Vous parlez de « point de rupture » propre à chaque être humain dans les commentaires. C’est très juste, mais on ne peut pas tout faire supporter à ce fameux « point de rupture ».

    Quand même, on parle ici d’un lot associé à un jeu vidéo, rien de vital, rien qui ne devrait déclencher l’hystérie.

    Responsabilité partagée : Activision et Paris games week, irresponsabilité et cynisme. Certains fans dans cette foule : esprit critique aux oubliettes, oubli facile du civisme dès lors qu’un prix est en jeu.

    Sans doute qu’Activision a manipulé les foules pour faire parler de son jeu. Dans ce cas, dommage que la foule se soit montré justement si facilement manipulable.

    Tout le monde est con dans l’histoire.

    1. C’est un vrai problème car tout le monde semble avoir un souci avec la manière dont j’exprime les choses. J’ai déjà expliqué que je ne cherchais aucunement à trouver des excuses aux quelques acteurs de débordements (minoritaires dans la foule, il faut quand même le rappeler). Mais j’établis également une différence entre ces acteurs et les véritables responsables, qui se situent en amont. Ça ne signifie pas que je les innocente pour autant… c’est une subtilité du langage qui semble froisser certains 🙁

      Je suis 100% d’accord quand tu parles d’absence de civisme chez certaines personnes, on citera en particulier ceux qui ont escaladé (et du coup, cassé) la grille du parc des Expos. Mon article avait plus pour intention de souligner le fait que ces personnes étaient minoritaires d’une part (ça suffit, hélas), et d’autre part que même cela n’explique pas la teneur des incidents dans leur intégralité (c’était déjà une belle cohue la veille au soir, en l’absence de toute file correctement organisée faute à des barrières absentes, des goulots d’étranglement assez douloureux aux portes etc.).

      Je m’oppose en revanche plus radicalement au discours de certains commentateurs qui parlent des « fans de Call of Duty », ce que je trouve stupide (voire douteux idéologiquement, mais passons…) pour plein de raisons. J’ai cité les principales : des events CoD il y en a déjà eu des tonnes sans qu’il y ait jamais de problème auparavant, d’une part ; et d’autre part j’ai l’intime conviction que la même chose serait arrivée à peu près avec n’importe quel autre type de jeu, la clé étant ici la valeur marchande du lot (200€ l’unité !).

      Il est évident que mon point de vue n’est pas binaire dans l’affaire et je suis étonné que certains (en particulier l’étrange personne qui vient ici juste pour expliquer que « rien n’est de la faute d’Activision ») soient tentés de le penser. Je retraçais plutôt un cheminement, un ensemble de choses qui emmènent à une conclusion prévisible et inévitable. Je ne suis pas non plus là pour ouvrir un débat sur la nature humaine, comprenez-le bien 😉

  11. Oui, tout à fait, rien à redire :).

    Je l’avais saisi à la 1re lecture, et c’est encore plus clair à la 2nde : vous n’excusez personne, mais mettez en lumière la grande part de responsabilité qui est imputable aux organisateurs.

    Désolé si mon post a donné l’impression que je contestais le fond. J’aurais sans doute dû commencer par quelque chose d’évident à la lecture de votre texte : très bon article 😉

    Ça fait plaisir de lire des articles qui savent approfondir davantage que ceux de la presse traditionnel

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