Jet Set Radio

A l’époque je fantasmais dessus avec ma Dreamcast, des protagonistes avec des rollers magnétiques crackés capables de grinder sur n’importe quelle surface, des tags à accomplir, à créer, à partager… C’était la folie dans ma tête. Alors quand le portage HD a été annoncé, j’étais vraiment content que les joueurs actuels puissent découvrir un excellent jeu qui n’a pas eu le succès escompté.

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Jet Set Radio

  • Éditeur : SEGA
  • Développeur : Smilebit, Blit Software
  • Type : Action, Aventure
  • Support : PlayStation 3, Xbox 360
  • Date de sortie : 19 septembre 2012
  • Classification : 12+

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Jet Set Radio est un jeu unique en son genre et dans le pur esprit SEGA d’antan. Développé par Smilebit (ex Studio AM-6), ce jeu avait entraîné une légère controverse en son temps car il mêlait roller et graffitis, donc des actes de vandalisme assez mal vus. C’est pour ça d’ailleurs qu’on avait droit à l’introduction à un bon petit message d’avertissement façon Familles de France. Pour l’itération HD, Blit Software n’a pas oublié tout ça…

Ridons sans risque

Equipé de rollers qui défient les lois de la gravité, on arpente la ville à la découverte de spots pour tagguer et marquer son territoire. Bien sûr, cela ne se fait pas sans risque, la police veille surtout avec le collant et célèbre Onishima, tiré de l’inspecteur Harry, Clint Eastwood-like, mais aussi les gangs rivaux. Le jeu se passe dans deux villes, Tokyo-To et Grind City, librement inspirées des villes de Tokyo et New-York. Engréné par le DJ underground et mâitre de la station pirate Jet Set Radio, Professor K(endo), -toute ressemblance est clairement fortuite- les territoires sont disputés par trois gangs principaux : les Noise Tanks, les Poison Jam et les G-Gs dont notre héros Beat en est le fondateur. Plusieurs autres gangs existent mais sont de moindre importance comme les Love Shockers. Au fil de l’aventure, de nouveaux personnages font leur apparition et rallieront le gang de Beat pour mieux imposer le crew ! Je ne rentrerai pas plus dans les détails de l’histoire qui reste classique mais bien déjantée avec des attaques terroristes qui auraient pu valoir une annulation du jeu s’il était sorti un an plus tard…

Beat n’a pas pris de ride

D’apparence cartoon, Jet Set Radio est véritablement le premier jeu qui utilise le cel-shading, ou en bon français l’ombrage de celluloïd ce qui lui donne un cachet on ne peut plus particulier. A l’époque, son style a fait mouche et la critique a été particulièrement élogieuse. Quoi de neuf sous le soleil avec cette monture HD ? Bah bizarrement… Rien. Lorsque je relance le jeu sur ma Dreamcast, je m’aperçois que le jeu est toujours aussi beau et qu’il vieillit vraiment bien, et pour un jeu 3D d’il y a douze ans, c’est un sacré challenge. La version HD est un poil plus lisse mais rien de bien transcendant.

Le jeu se joue tellement simplement. Les figures s’exécutent toutes seules donc pas besoin de faire des tricks à la Tony Hawk pour exécuter des front ou backside. On dirige le personnage avec le joystick gauche, un rapide mouvement du bas vers le haut le met de dos pour rouler en arrière (utile pour continuer la chaîne de combos). On saute avec le bouton croix on actionne les tags avec la touche L2 puis sous forme de mini-QTE on dirige le joystick gauche pour valider les mouvements. Les tags existent en trois tailles, petit, moyen et grand, et selon leur taille, les mouvements du joystick sont plus ou moins longs et complexes. Le joueur ne peut pas choisir la taille du tag qu’il va accomplir, elle est déjà prédéfinie. La touche L2 sert également à redresser la caméra et la gâchette R2 à accélérer. Cinq pas d’accélération, représentée sous forme de jets bleu électrique, et pour continuer il suffit juste de relâcher une demie seconde et d’appuyer de nouveau.
Nouveauté dans ce remake HD, la caméra est mouvante et peut être dirigée avec le joystick droit. Ajout bien appréciable lors des moments difficiles où l’on se retrouve dos au mur avec une armée qui vous shoote au bazooka.

Ambiance de folie sans Beats by Dre

Ce jeu dégage un charme particulier qui ne laisse personne impassible. En cel-shading et d’apparence très colorée, l’identité du jeu est finalisée avec son ambiance sonore et musicale complètement dingue. Hideki Naganuma avait pondu une bande-son de qualité, collant parfaitement avec la nature du jeu. Très électrique mais avec des tendances hip-hop funky (on va dire), l’OST déboîte complètement.

Il ne faut pas trop se pencher sur les décors qui peuvent parfois être grotesques ; l’essentiel se situe dans les graffitis à effectuer, les spots à grinder et l’exploration des niveaux qui peuvent être retors.

Le jeu n’est pas simple, la jouabilité particulière de l’époque n’a pas été modifiée d’un poil (heureusement !) et les nouveaux-venus dans l’univers JSR vont devoir passer par une petite période d’adaptation. Dompter les sauts lunaires va demander un petit passage par la case entraînement puis ensuite ce sera que du bonheur. Enchaîner 90 tricks sous une musique électro bien entraînante sans s’arrêter est d’une jouissance inégalée.
Le jeu peut paraître court (en moins de 5h c’est torché) mais le mode new game + est là pour rajouter des missions secondaires dans chaque ville comme des courses, des concours de grinds, concours de graphs, etc… Et puis l’histoire peut être refaite avec tous les persos qui possèdent tous des caractéristiques différentes et qui dévoilent donc de nouveaux aspects. Et bien sûr, quand on est un as comme moi, on réussit à débloquer les 5 persos cachés en réalisant les meilleurs scores sur chaque mission (faut atteindre le rang Jet). Ca rallonge considérablement la durée de vie et surtout met de bonne humeur ! Néanmoins, tout n’est pas bleu…

Quelques oublis de station…

On pouvait craindre le pire concernant la bande originale du jeu, pour des raisons de droits : avec des musiques exclusives différentes selon les versions (JAP, US et EUR), la tâche s’annonçait pour le moins bordélique. Finalement SEGA est parvenu à dépasser les attentes en proposant la playlist ultime, regroupant tous les morceaux des trois régions du jeu (à l’exception de deux, Yappie Feet et Many Styles). Pas mal, même si l’on regrettera Yappie Feet qui était une de mes préférées.

Comme je disais plus haut, il n’y a pas vraiment de grande nouveauté pour un portage HD. Il est dommage de ne pas avoir implémenté un mode Online, avec duels de tags ou de territoires. Il aurait été facile de mettre quelques modes en ligne bien sympathique. Au lieu de ça, on a juste un classement au niveau du score histoire de se comparer au reste du monde, ça reste maigre…

L’éditeur de tags est toujours là mais à l’heure de l’imagination et du partage (suivez l’article en dessous), aucun moyen de partager son tag avec la communauté. Dommage également de ne pas avoir trouvé un système sympa (en pensant à se mettre à couvert de toutes dérives) pour montrer les plus beaux tags des joueurs.

Je pourrais aussi pester contre les temps de chargement toujours aussi longs mais sans les bruits de chargement du GD-ROM… J’ai lu sur quelques forums que la version Xbox 360 présentait des freezes et d’importants ralentissements, la version PS3 que j’ai testée ne présentait rien de tout ça. A voir donc à la longue.

Les quelques bonus rajoutés çà et là sont appréciables mais restent beaucoup trop maigres pour nous satisfaire pleinement. Cela dit, l’ajout de quelques musiques de la suite, Jet Set Radio Future, laisse peut-être une chance de le voir débarquer un peu plus tard ; Jet Set Radio Future étant beaucoup plus accomplie, et encore plus dingue que le premier (Sky Dinosaur Park !!!!!!!)

Ladies and Gentlemen, start your engines !

De par son ambiance haute en couleurs, ouf en musique et par son mini prix, Jet Set Radio a tout pour plaire. Malgré quelques défauts inhérents au moteur de jeu (caméra foireuse par moment) et des bonus bien maigres, et un portage douteux pour la version Xbox 360, le jeu est toujours aussi joli et n’a pas vieilli. La Dreamcast était une si belle machine… Si vous n’avez jamais joué à l’original, testez d’abord car si vous n’accrochez pas au début, vous n’accrocherez jamais. Pour les autres, foncez ! Et puis peut-être ça favorisera le portage de Jet Set Radio Future et rien que pour ça, j’encourage tout le monde.

J’ai hâte de voir le résultat sur PS Vita, qui ne sort que le 19 octobre prochain ! Pour se faire péter les yeux, je pense que ce sera la meilleure version ! Il sortira aussi sur les différents mobiles pour la fin d’année, sans estimation de prix.

Kendo

#1jour1baston je déchire toute forme de vie à Saturn Bomberman. Team rétro, MO5.COM.

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