Sonic Unleashed

Sonic_unleashed_boxart.jpg Sonic Unleashed, disons-le d’emblée, fait partie de ces jeux survendus par Sega. Promettant un retour aux sources salvateur, couplé avec de toutes nouvelles phases de combat dynamiques, l’éditeur avait placé la barre bien haut. Trop, peut-être ?

On essayera de ne pas leur en tenir rigueur tout au long de ce test et de juger sur pièces. Oh, et avant que vous ne vous posiez la question, il s’agit du test de la version PS3/360 du jeu, la version destinée à la PS2 et la Wii étant finalement assez différente.

Hérisson y es-tu ?

Pour les trois ringards du fond qui seraient restés enfermés six mois sans prendre de nouvelles de Sega (c’est mal), la particularité majeure de ce nouveau Sonic est de proposer deux phases alternatives : les phases de jour en tant que Sonic le hérisson, où on speed à tout va, et les phases de nuit en tant que Sonic “the Werehog” (habilement traduit en… “hérisson-garou”), où tout sentiment de vitesse disparaîtra pour laisser place à une séquence de beat’em up. Un choix dont les équipes de Sega semblent particulièrement fières, tant elles ont communiqué dessus de toutes les façons possibles (goodies, t-shirts, artworks, publicités…).

Scénaristiquement parlant (oui, il y a un scénario dans les Sonic…), cela s’explique dès la cinématique d’introduction. Notre noob de Sonic, dans un élan de stupidité bonté, accorde sa confiance une fraction de seconde à son ennemi juré, le docteur Eggman… et le paye au prix fort, puisque celui-ci lui dérobe ses émeraudes du Chaos, lui jette un sort et l’abandonne à son triste sort, tandis que grâce au pouvoir des émeraudes, il canarde la planète jusqu’à ce qu’elle se fissure complètement.

Votre boulot, en tant que héros, sera de réparer votre boulette, et accessoirement, de reconstituer la planète en rassemblant de nouveau les continents grâce au pouvoir de… truc-machin, bla bla bla… enfin, un gros pouvoir, ça c’est sûr !

Ca vous rappelle Sonic Adventure ? Aâââh bon ?

Elève hedgehog : 13/20, manque de discernement

sonicunleashed_hedgehog.jpg Pad en main, on se rend assez vite compte que contrairement à ce qui avait été annoncé, Unleashed n’a rien d’un successeur spirituel des Sonic Adventure, et il en est même un opposé sur bon nombre de points.

Les phases en hérisson sont plutôt proches de ce qu’on avait pu voir sur Sonic and the Secret Rings sur Wii. Comprenez par là que Sonic est vraiment très rapide, mais également complètement téléguidé la plupart du temps.

Tout est question de réflexes. Sauter pour éviter une rangée de pics droit devant, faire une roulade pour passer sous un muret, dasher rapidement à gauche et à droite pour se frayer un chemin parmi les obstacles… voilà qui constituera l’essentiel des phases de gameplay en tant que Sonic.

A cela, ajoutez de petites subtilités qui raviront les fans de time attack. Tout d’abord, récupérer des anneaux vous permettra de remplir votre jauge d’énergie rings, ce qui vous permettra via une pression sur X (ou Carré) de booster sensiblement la vitesse de Sonic (le tout ponctué de “Whouuu” ou encore de “Go !!” plutôt marrants). Si vous avez suffisamment d’énergie, laisser enfoncé le bouton vous permettra de tracer comme un malade, envoyant valser tous les ennemis sur votre route.

Les passages alternatifs sont bien là. Généralement, il vous suffira de repérer un gros anneau en l’air et de vous jeter dedans à temps pour gagner de précieuses secondes. Vous pouvez également utiliser les ennemis pour gagner du temps, en faisant des homing attacks en série (tout comme dans la plupart des précédents épisodes 3D de la série).

L’accent est mis sur une vitesse dingue et un spectaculaire à toute épreuve, et en ce sens, c’est parfaitement réussi. La version améliorée du homing attack de Sonic vous fera littéralement traverser plusieurs écrans en un simple saut, le tout dans un bruit d’avion à réaction !

Tout comme pour Secret Rings, cette formule trouvera ses fans et ses détracteurs. Personnellement, je dirais que c’est impressionnant mais surtout un peu too much. Il n’est pas rare qu’on ne contrôle plus rien tant ça va vite. Et les phases de plateforme pure sont quasiment absentes…

On appréciera toutefois la volonté de diversification dont les développeurs ont su faire preuve, avec des phases entièrement sur des rails, ou encore en luge. Néanmoins, on aurait également apprécié que celles-ci ne souffrent pas de failles de jouabilité parfois frustrantes, tant il n’est pas rare de voir un saut mal interprété par la machine (ou totalement ignoré), ou encore la luge se coincer dans un morceau de décor invisible…

Typiquement le genre de passage qui demande des réflexes surhumains... ou une excellente connaissance du niveau.

Elève werehog : 5/20, brouillon

sonicunleashed_werehog.jpg On va passer au point le plus sensible du jeu, j’ai nommé le fameux hérisson-garou. Non content d’avoir un chara design plus laid que celui d’un PNJ de World of Warcraft, notre Dark Evil Shin Death Sonic lvl 2 hérite aussi d’un gameplay complètement pompé sur les God of War, le dynamisme et la fluidité en moins.

Je m’explique.

Vous avez deux types d’attaque, les plutôt rapides avec X (ou Carré) et les plus puissantes avec Y (ou Triangle). Rien que du très classique, donc. Là où on n’est plus tellement d’accord, c’est que tous les coups semblent lents, tant le gros Sonic poilu traîne sa carcasse péniblement…

Dans le même ordre d’idées, les combos possibles sont relativement peu nombreux, et seuls un ou deux sont réellement efficaces ; on se retrouvera donc à faire toujours les mêmes coups face aux ennemis. La lassitude guette…

Puisqu’on en est à parler des ennemis, sachez que vous ne vous retrouverez pas face aux hordes de robots d’Eggman, mais face à des espèces de blobs verts et roses non-agressifs et purement anti-charismatiques, qui semblent tout droit sortis d’un Puyo Puyo (ou d’un Dr. Robotnik’s Mean Bean Machine, pour rester dans l’univers Sonic). En effet, Eggman s’est fait entuber (pour changer), et c’est donc Dark Gaia (on vous avait dit que ce jeu était trop dark) qui se révèle être la cause de tous vos soucis.

Bref, revenons à nos hérissons-garous. Outre les combats, vous aurez droit à un semblant de phases de plateforme, reposant principalement sur la faculté de Sonic à allonger ses bras élastiques indéfiniment. Vous pourrez donc vous accrocher à des poteaux, aux rebords des plateformes, etc. Là encore il y a un problème, puisque la raideur du personnage vous fera régulièrement chuter, alors que vous aviez pourtant bien pressé ce p***** de bouton pour vous accrocher, b***** de m**** !

Vous l’aurez compris, entre plateforme peu jouable et combats mous et insipides, les phases werehog ont piètre allure. Seuls les mouvements spéciaux, vous permettant d’achever vos ennemis en un coup par le biais d’un QTE (encore une fois à la God of War), sortent leur épingle du jeu de par leur brutalité et leur spectaculaire. Dommage que la variété ne soit pas de mise, car il n’existe qu’un seul mouvement par type d’ennemis… en fait, cela ne prendra tout son sens que face aux boss, où vous pourrez vraiment effectuer des fatalities dévastatrices. FINISH HIM !

On comprend difficilement pourquoi Sega a tant misé sur ces phases de beat’em up du pauvre, lentes, brouillonnes, souffrant même de ralentissements intempestifs (voir plus bas). Si elles n’étaient que secondaires, cela aurait pu être perçu comme un bonus non négligeable, mais on passera plus de temps en werehog qu’en hérisson (un niveau en werehog durant en moyenne 5 fois plus longtemps). Et là, ça plombe tout le rythme du jeu.

Comme un air de God of War...

T’as d’beaux poils, tu sais ?

Dès l’intro, et même après, une chose doit être soulignée : c’est beau ! On avait tout à craindre de Sega après le bousissime Sonic the Hedgehog next-gen, mais cette fois-ci, un soin particulier a été apporté aux personnages ainsi qu’aux décors.

Ce n’est pas tant la prouesse technique que nous saluons ici, d’autant que le jeu se tape de méchants ralentissements lors des phases en werehog (parfois jusqu’aux limites de l’acceptable). Non, ce qui fait vraiment la différence, c’est l’excellent boulot des équipes artistiques du jeu… des maisonnettes aux briques blanches d’Apotos, jusqu’au surf à dos de cachalot à Holoska, en passant par les contrées de boue très Sega Rally-esques de Mazuri… chaque contrée est véritablement différente et agréablement stylisée.

Tous les personnages que vous rencontrerez lors de l’aventure sont dotés d’un design “rondouillard”, que certains qualifieront d’enfantin, mais qui n’en est pas moins très réussi. Le tour de force est ici de faire des persos stéréotypés (pour que leur nationalité soit suffisamment reconnaissable) sans en faire trop, et cela fonctionne à merveille.

Malheureusement, on ne peut pas dire autant de bien des musiques. Autant les thèmes de certaines villes, sans être extraordinaires, correspondent bien à l’ambiance du jeu et se laissent écouter (je pense notamment au thème de Spagonia), autant les thèmes d’action sont ratés au possible. Ce test ne serait pas complet si on ne vous parlait pas de l’immonde thème pseudo-jazzy qui retentit lors des combats en werehog… et ceci indéfiniment, tout au long du jeu… bon courage.

Une idée stupide de la part des développeurs ; à moins que ce soit une manière de symboliser la malédiction dont souffre Sonic ? Auquel cas c’est réussi, ce thème est définitivement maudit.

C'est beau, même très beau. Surtout en mouvement.

Et sinon toi ça va ? Ouais tranquille, je sauve le monde.

S’il y a une chose que j’ai volontairement gardé pour la fin, c’est les adventure fields. Ces fameux champs de “liberté” dans lesquels vous vous retrouvez à tailler une bavette avec le papi restaurateur de Spagonia ou le businessman perdu en plein Holoska.

Concrètement, ces phases se divisent en deux parties : les villes à proprement parler, où vous pouvez dialoguer avec les habitants à loisir, remplir des petites quêtes, acheter des objets etc. ; et les environs proches de la ville, qui sont souvent des mini-phases de plateforme à elles seules.

Dans ces premières phases, il n’y a pas grand-chose à noter, si ce n’est que comme dans beaucoup de jeux du genre, les dialogues sont plutôt humoristiques, et que vous pourrez constater une certaine évolution de la vie des personnages au fur et à mesure que vous progressez dans le jeu.

On vous proposera certaines quêtes, mais là il s’agit plus d’un foutage de gueule généralisé qu’autre chose. Un exemple très simple : “j’ai perdu ma petite fille qui s’est enfuie, pouvez-vous la retrouver avant que la nuit tombe ?”. Et là vous vous retrouvez propulsé au début du niveau que vous venez déjà de terminer, avec un chrono. Rien ne change, si ce n’est qu’au lieu de l’anneau marquant la fin du niveau, vous verrez une petite fille. Variantes possibles : finir le niveau en tuant au moins 10 ennemis, finir le niveau en récoltant au moins 100 rings… le tout étant disponible dans plusieurs niveaux d’exigence, déblocables séparément. Une bonne manière de rallonger considérablement la durée de vie, mais une idée de merde… merci Sega.

Pour finir, de nombreux objets sont disponibles, moyennant un certain nombre de rings. Pour répondre à l’aspect World Tour du jeu, il s’agit de souvenirs (photos, bibelots, drapeaux…) ou de spécialités culinaires de la région. La plupart sembleront inutiles au premier abord, mais trouveront une finalité si vous fouinez bien.

Médaille, médaille… j’ai une gueule à vouloir une médaille ?

Lorsque vous vous éloignez un peu de la ville, vous vous retrouvez dans des zones hybrides, dans lesquelles il y a parfois quelques ennemis et où vous avez généralement pas mal de plateforme. Souvent assez complexes à parcourir intégralement, ces zones vous obligeront à revenir fréquemment fouiller chacun de leurs recoins dans chaque ville, à chaque fois que vous aurez débloqué un nouveau mouvement. Vous y trouverez non seulement les entrées vers les niveaux d’action à proprement parler, mais aussi des objets indispensables à la bonne poursuite du jeu : les médaillons de soleil et de lune.

Et là c’est une véritable calamité !

Concrètement, lorsque vous trouvez l’entrée vers un nouveau niveau, on vous demandera de posséder un certain nombre de médaillons. Peu importe où vous les avez trouvés (il y en a beaucoup dans les adventure fields mais aussi quelques-uns dans les niveaux eux-mêmes), mais il vous en faut un certain nombre, faute de quoi vous ne pourrez pas progresser dans l’aventure.

Très vite le nombre requis devient démesuré. Lorsque vous trouvez l’entrée vers un nouveau niveau et que vous ne pouvez pas y accéder car il vous manque 9 médaillons solaires, alors que vous avez pourtant consciencieusement fouillé toutes les villes et que vous pensez ne rien avoir laissé, je peux vous assurer que vous aurez bien du mal à ne pas faire passer votre pad par la fenêtre, et le jeu avec.

On se retrouve confronté à ce qui est, à mon sens, une véritable incohérence dans le développement du jeu. Les phases en tant que Sonic sont speed à souhait, elles invitent à traverser le jeu à toute berzingue sans se poser de questions. Malheureusement, on se verra contraint à les refaire en réduisant volontairement sa vitesse (quitte à très mal jouer, et ne pas s’amuser du tout) afin de trouver quelque médaillon astucieusement caché, afin de se débloquer dans le jeu.

Qu’on se comprenne bien, je ne parle pas ici d’un petit défaut vaguement gênant pour le jeu : il s’agit là d’un artifice censé rallonger considérablement la durée de vie, mais qui plombera tout joueur relativement peu patient, venu pour jouer à un Sonic, et pas un jeu de collecte…

En tant que werehog, tous vos ennemis seront des blobs informes.

Vavavoum

Sonic Unleashed a le cul entre deux chaises ; d’un côté, il propose avec succès des niveaux speed, nerveux et spectaculaires… de l’autre, des niveaux excessivements longs et chiants en tant que werehog, des challenges optionnels et des collectes pénibles mais indispensables pour progresser…

Manifestement, tous les pires artifices ont été employés pour vous empêcher de finir le jeu en deux après-midis… pourtant, n’est-ce pas là l’essence même d’un bon Sonic ? Lassé de se prendre la tête avec la quête des médaillons, le joueur pourra être amené à décrocher avant la fin, par dépit.

Si cet aspect tout simplement rédhibitoire ne vous fait pas peur, Sonic Unleashed est sans doute un jeu pour vous. Les phases en tant que Sonic ne souffrent que de défauts mineurs, et vous procureront sans doute le fun que vous cherchez. A condition d’avoir le courage de les chercher…

A noter, une dernière chose : Sonic Unleashed, version PS2 et Wii, semble ne pas souffrir de ce handicap, car les adventure fields y ont été purement et simplement supprimés. Comme quoi, la meilleure version ne serait pas celle que l’on croit ? Je vous en laisse juges ; pour ma part, je ne peux m’empêcher de rester amer face au potentiel de ce jeu, partiellement gâché par des décisions absurdes de la part de Sega.

Anne Ferret

J'ai créé Café Gaming lors d'un moment d'égarement, il y a bien trop longtemps. J’aime SEGA, Tetsuya Mizuguchi et Rock Band ; je fais de la musique sous le pseudonyme Lucifer Cedex.

4 thoughts to “Sonic Unleashed”

  1. je dois avouer que c’est particulièrement vrai, les phase “Rapide” sont assez fun mais les phase “werehog” plombe le jeu, un fois passé à l’attaque, on a l’impression que le personnage devient incontrôlable, même le peu que j’ai joué à God of War m’a paru plus jouable, en plus elle est assez longue et on passe la plupart du temps dans ces niveaux là (alors que Sonic, c’est de la vitesse, crotte !)
    Par contre, Je désapprouve complètement ton opinion sur la bande son du jeu, c’est l’un des point fort avec le graphisme, il subsiste quelques bonne idées comme les mini intro musicales en mode “werehog” ou le thème de victoire mal joué en rang E qui m’a fait rire

  2. il est trop bien ce jeu je l’ai déja essayer trop fort en hérisson garou lol telement fort que il soulléve des portes et autres…

  3. moi chui pas encorre à la fin parce que ji joue moins en ce moment chui plus sur zelda sur wii bien sur mais c un jeu plutôt bien surtout quand il se tramsforme en hérisson garou les pics sous sa chaussure

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